Une équipe internationale de scientifiques menée par Graham Pearson, titulaire de la Chaire d’excellence en recherche du Canada sur les ressources arctiques de l’University of Alberta, a découvert le premier échantillon d’un minéral appelé « ringwoodite ».
Une analyse de l’échantillon, détecté à l’intérieur d’un diamant brun, type de diamant le moins précieux, d’une largeur de trois millimètres, a révélé la présence d’une importante quantité d’eau dans le minéral, soit 1,5 p. 100 de son poids. Cette étonnante découverte, dont on parle dans le numéro du 13 mars 2014 de la revue Nature, a aidé M. Pearson et son équipe à confirmer des théories scientifiques selon lesquelles de vastes sources d’eau seraient emprisonnées de 410 à 660 kilomètres sous la surface de la Terre, entre les manteaux supérieur et inférieur.
« Cet échantillon laisse peu de doute quant à l’existence de parcelles d’eau dans cette zone de transition, qui pourrait contenir autant d’eau que l’ensemble des océans du monde », affirme le chercheur.
La ringwoodite est une forme de péridot qui existerait en grande quantité sous haute pression dans la zone de transition. On a déjà trouvé de la ringwoodite dans des météorites, mais aucun échantillon terrestre n’avait encore été mis au jour car les scientifiques ne sont pas en mesure de réaliser des travaux à d’aussi grandes profondeurs.
L’échantillon de M. Pearson a été recueilli au Brésil en 2008 par des mineurs artisanaux à l’intérieur d’un diamant se trouvant dans le gravier d’une rivière peu profonde. Le diamant y avait été transporté par la kimberlite, la plus profonde des roches volcaniques de la Terre.
Le chercheur affirme que cette découverte était presque accidentelle, puisque son équipe était à la recherche d’un autre minéral lorsqu’elle a acheté le diamant à l’intérieur duquel se trouvait la ringwoodite, invisible à l’œil nu.
Pour Graham Pearson, sommité du domaine des roches hôtes de diamants des profondeurs de la Terre, cette percée est l’une des plus importantes de sa carrière, car elle confirme des travaux théoriques et expérimentaux réalisés depuis une cinquantaine d’années par des géophysiciens, des sismologues et d’autres scientifiques souhaitant mieux comprendre ce qui compose le ventre de la Terre.
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