Formation de la prochaine génération de spécialistes de la santé des organismes marins


Maya Groner, qui bénéficiait jusqu’à tout récemment d’une bourse postdoctorale, s’est vu offrir un poste de début de carrière, en partie grâce au soutien du programme de recherche d’un titulaire de chaire d’excellence en recherche du Canada. Ses travaux sur l’écologie des maladies des organismes marins ont déjà suscité énormément d’attention, notamment de la part du magazine spécialisé Science (qui a publié en 2015 une lettre qu’elle a signée) et de la revue Philosophical Transactions of the Royal Society B (qui à publié en 2016 deux articles qu’elle a signés en tant qu’auteure principale et deux autres en tant que coauteure).

Mme Groner a participé au programme de recherche d'Ian Gardner, titulaire de la Chaire d’excellence en recherche du Canada sur l’épidémiologie aquatique de l‘University of Prince Edward Island. Le programme de M. Gardner met l’accent sur la formation et le mentorat des chercheurs postdoctoraux afin de les préparer à occuper un poste de début de carrière.

Ce programme offre de nouvelles filières de formation aux chercheurs postdoctoraux. Ces derniers peuvent en effet profiter du mentorat d'un professeur pour leurs activités de recherche et peuvent suivre des ateliers réguliers et continus, obtenir un soutien personnalisé pour la rédaction de documents scientifiques et de propositions, pour la préparation de leur curriculum vitae et de la lettre qui l’accompagne, ainsi que pour l’acquisition de compétences en communication et en présentation d’exposés à des conférences et congrès.

Mme Groner a amorcé ses travaux sur l’écologie des maladies des organismes marins au cours de sa première année à titre de boursière postdoctorale rattachée à l’équipe de la chaire d’excellence en recherche du Canada de M. Gardner. Elle a commencé à s’intéresser à la recherche collaborative sur la maladie débilitante des étoiles de mer après avoir participé aux activités du Research Coordination Network, financé par la United States National Science Foundation. Dirigé par Drew Harvell, de la Cornell University, le réseau s’est concentré sur les maladies infectieuses émergentes en milieu marin.

Elle s’est jointe au réseau lorsqu’elle a suivi le cours qu’il offre sur l’écologie des maladies des organismes marins, aux laboratoires de Friday Harbor, dans l’État de Washington, en 2012. C’était durant son premier été à l’University of Prince Edward Island, et sa collaboration avec le réseau se poursuit depuis.

La lettre que Science a publiée est le fruit d’une séance de remue-méninges tenue dans le cadre d’une réunion du Research Coordination Network, au cours de l’été 2014. Elle a été rédigée à l’appui d’une loi, le Marine Disease Emergency Act, qu’a présentée une nouvelle fois à la Chambre des représentants des États-Unis en février 2015 le député au Congrès Dennis Heck. Cette loi permettrait de fournir les ressources et le financement nécessaires au diagnostic des maladies infectieuses des organismes marins, à la surveillance et à la prévision de ces maladies, ainsi qu’aux interventions rapides en cas de flambées épidémiques.

La lettre a été suivie de la publication de quatre articles dans Philosophical Transactions of the Royal Society B, au début de 2016. Mme Groner a signé deux des articles à titre d’auteure principale et les deux autres à titre de coauteure. L’un de ces articles, Managing marine disease emergencies in an era of rapid change, est le prolongement de l’appel à l’action lancé dans la lettre publiée dans Science. Il préconise l’élaboration de cadres de politiques à l’appui de la gestion des flambées de maladies des organismes marins et des mesures à prendre pour y faire face.

Le deuxième article, Lessons from sea louse and salmon epidemiology, passe en revue les modèles mathématiques et statistiques utilisés pour étudier l’épidémiologie des interactions entre le pou de mer et son hôte, le saumon. L’article met en relief l’importance que revêtent ces modèles pour orienter la prise de décision en vue d’une gestion durable de l’aquaculture.

Mme Groner estime que ces articles et la collaboration avec les chercheurs américains lui ont ouvert plusieurs portes et lui ont permis, entre autres, d’obtenir son emploi actuel avec Jeff Shields et John Hoenig au Virginia Institute of Marine Science, où elle se penche sur l’épidémiologie de la maladie de la carapace du homard.

Jusqu’à maintenant, le programme de la chaire d’excellence en recherche de M. Gardner a contribué à préparer six chercheurs postdoctoraux à la carrière qu’ils mènent aujourd’hui. Huit autres chercheurs sont inscrits à ce programme à l’heure actuelle.