Aspects chimiques du réchauffement de la planète et de l’acidification des océans


Les cycles du carbone, de l’oxygène et de l’azote (trois éléments chimiques importants) subissent des changements sans précédent en raison de l’accroissement de l’activité humaine en milieu océanique. Dasha Atamanchuk s’emploie à réunir des données probantes pour expliquer ce qui se passe sous l’angle de l’océanographie chimique.

Le désir de Dasha Atamanchuk d’élargir son champ d’expertise et d’acquérir de l’expérience a fait en sorte qu’il lui a été facile de décider de se joindre au groupe CERC.OCEAN de la Dalhousie University. Après avoir terminé ses études de doctorat en Suède, elle a accepté un poste de chercheure postdoctorale au sein de ce groupe. Établi en 2011 et dirigé par Douglas Wallace, titulaire de la Chaire d’excellence en recherche du Canada sur la science et la technologie des océans, le groupe CERC.OCEAN utilise de nouvelles technologies pour étudier les changements biogéochimiques et écologiques qui se produisent dans les océans.

« Heureusement, Doug cherchait quelqu’un qui connaissait la chimie des carbonates et les techniques de mesures océanographiques, et qui avait déjà travaillé avec des plateformes autonomes et des capteurs, dit Mme Atamanchuk, originaire de l’Ukraine. Honnêtement, je n’ai jamais hésité à accepter ce poste. »

Voilà un excellent exemple de la façon dont le Programme des chaires d’excellence en recherche du Canada attire au Canada des personnes talentueuses venant de partout dans le monde.

Mme Atamanchuk, qui s’intéresse vivement à la chimie des carbonates et aux cycles du carbone et de l’oxygène en milieu océanique, s’occupe actuellement du suivi des émissions de dioxyde de carbone dans les océans, en vue de mieux comprendre les mécanismes biogéochimiques qui y sont associés.

L’un des projets auxquels elle est affectée actuellement fait appel au SeaCycler. Ce nouveau type de mouillage océanographique offre des possibilités exceptionnelles pour observer le cycle biogéochimique annuel dans des endroits difficiles d’accès, comme la mer du Labrador.

Contrairement à la plupart des technologies existantes, le SeaCycler est conçu de manière à résister aux forts courants océaniques et aux ondes de tempête, ce qui lui permet de prendre des mesures près de la surface de l’océan sur de longues périodes. Les mesures directes qu’il enregistre serviront à valider des données satellitaires et des modèles, ce dont se servent le plus les scientifiques actuellement.

« J’utilise des capteurs et des instruments submersibles pour prendre des mesures, précise Mme Atamanchuk. En même temps, je m’efforce de les perfectionner, afin que les données qu’ils transmettent soient plus fiables. »

Ses travaux permettront de munir les mouillages, les planeurs, les bouées et les ferry-boxes de nouveaux capteurs multiples, qui sont plus robustes et conviennent mieux à un fonctionnement sans supervision. À l’heure actuelle, l’ensemble de capteurs est encore un produit sur mesure. La mise au point d’un produit modulaire facile à utiliser et à entretenir procurera un énorme avantage.

Mme Atamanchuk espère que les ferry-boxes deviendront une technologie que tout ingénieur en construction navale acceptera d’installer à bord. Le système serait homologué, l’idée étant de tirer parti des ressources en données sous-utilisées et relativement peu coûteuses que de nombreux porte-conteneurs, traversiers, navires, navires de ravitaillement et autres embarcations pourraient fournir.

« Je me suis toujours souciée des possibilités d’application de mes recherches scientifiques, indique Mme Atamanchuk. Il est important pour moi de savoir quelles sont les retombées de mes travaux. Mon but est de mieux faire connaître les menaces que posent le réchauffement de la planète et l’acidification des océans.

« Le groupe CERC.OCEAN se caractérise par le travail d’équipe, dit-elle en guise de conclusion. Les assistants de laboratoire nous aident à nous préparer aux missions de recherche et analysent les échantillons d’eau, les ingénieurs nous apportent une aide technique et, avec les autres scientifiques, nous discutons des constatations : l’équipe fonctionne vraiment comme une seule et même entité. »