Younès Messaddeq, titulaire de la Chaire d’excellence en recherche du Canada sur l’innovation en photonique dans le domaine de l’information et des communications de l’Université Laval, est arrivé au Canada il y a un peu moins d’un an, mais il n’a pas perdu de temps.
Au Centre d'optique, photonique et laser (COPL) de son établissement universitaire, M. Messaddeq et son équipe conçoivent de nouveaux matériaux de verre et de vitrocéramique qui repoussent les limites de la recherche actuelle sur la fibre optique.
« La recherche sur la fibre optique a eu un effet considérable sur la communication et le partage de renseignements, indique le chercheur. Nous tentons d’améliorer et d’adapter les propriétés de ces fibres ainsi que d’étudier l’ensemble des possibilités de leur utilisation. »
M. Messaddeq ne se contente pas de révolutionner la technologie de l’information et des communications. En effet, ses travaux comportent des applications liées à des domaines très diversifiés, y compris la neurochirurgie, l’agriculture, la médecine dentaire et l’écoénergie.
« L’une de nos plus récentes applications est fondée sur des matériaux de cellulose bactérienne pouvant servir au traitement de brûlures du deuxième degré et de lésions causées par le diabète, précise le chercheur. Par contre, nous travaillons également à la création d’une fibre pouvant être utilisée en chirurgie cérébrale pour les tremblements de patients atteints de la maladie de Parkinson. »
Pour un profane, la recherche portant sur la cellulose bactérienne et celle qui concerne la photonique n’ont rien en commun, alors comment M. Messaddeq arrive-t-il à rassembler les divers éléments de ses travaux? « Je dis souvent qu’un chercheur est un rêveur, ajoute-t-il. Il rêve de nouveaux défis et de nouvelles frontières. Quand on arrête de rêver, on ferme son esprit. »
En tant que l’un des chercheurs les plus brillants et les plus novateurs du monde, M. Messaddeq suscite beaucoup l’intérêt de l’industrie grâce à sa recherche. En effet, cette année, des compagnies du Royaume-Uni, de la Chine, du Brésil et des États-Unis lui ont proposé des partenariats.
Toutefois, la principale responsabilité de M. Messaddeq concerne les Canadiens. « Le gouvernement fédéral m’a offert un très généreux financement, précise-t-il. De plus, nous recevons d’autres fonds du Québec et de l’Université Laval. Nous pouvons donc choisir les partenaires avec lesquels nous souhaitons collaborer.
« Je dis aux membres de mon équipe de ne jamais oublier que nous travaillons grâce à des fonds publics. Nous sommes au service des contribuables canadiens, donc nous devons nous assurer que nos travaux sont profitables pour le Canada. »