Pleins feux sur Graham Pearson

Assurer la durabilité de l’industrie canadienne du diamant

Un nouveau programme permet à Graham Pearson de former la nouvelle génération de prospecteurs de diamants.

De la séduction qu’il exerce depuis toujours dans le domaine de la bijouterie aux applications industrielles accrues qu’on en fait, le diamant est symbole de solidité et d’endurance. En outre, l’industrie canadienne du diamant est une industrie prospère, dont la valeur s’élève à environ deux milliards de dollars par année. Or, comme deux des trois mines canadiennes en sont aujourd’hui à la phase finale de leur production, le moment est venu de trouver de nouveaux sites d’exploration afin de s’assurer que le Canada demeure en tête de l’industrie.

C’est dans cet esprit que la nouvelle Diamond Exploration Research and Training School (DERTS) a été mise sur pied à l’University of Alberta. Cette école permettra de former une nouvelle génération de prospecteurs de diamants hautement qualifiés. Concertant ses activités avec celles de l’University of British Columbia, la DERTS est financée par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie grâce à une subvention de 1,65 million de dollars attribuée dans le cadre du Programme de formation orientée vers la nouveauté, la collaboration et l’expérience en recherche.

 L’exploitation des mines de diamant a permis d’injecter des centaines de millions de dollars dans l’économie du Nord. Cet investissement économique doit se poursuivre à long terme. 

« Le besoin de favoriser de nouvelles découvertes est pressant si on souhaite que le Canada maintienne sa position au troisième rang des producteurs mondiaux de diamants sur le plan de la valeur », explique Graham Pearson, chercheur principal de la DERTS et titulaire de la Chaire d’excellence en recherche du Canada sur les ressources arctiques de l’University of Alberta.

« L’exploitation des mines de diamant a permis d’injecter des centaines de millions de dollars dans l’économie du Nord, ajoute-t-il. Cet investissement économique doit se poursuivre à long terme. Mais la découverte de nouveaux gisements posera un défi technologique, c’est pourquoi nous formons une nouvelle génération de géoscientifiques qui seront prêts à travailler dans l’industrie dès l’obtention de leur diplôme. »

La DERTS a conclu une collaboration industrielle avec dix partenaires – notamment De Beers, Diavik Mines et la Dominion Diamond Ekati Corporation – qui se sont tous engagés à travailler avec les étudiants à la prospection de nouvelles mines. « Nos recherches s’alignent directement sur les besoins de l’industrie, explique M. Pearson, car il est essentiel que les nouveaux diplômés puissent réaliser une transition harmonieuse vers l’industrie. »

Cette transition sera facilitée grâce à des stages annuels en industrie, à des travaux sur le terrain, à un engagement communautaire dans l’Arctique canadien et à une formation visant l’acquisition de compétences générales. Les étudiants auront aussi accès à quelques-unes des meilleures installations de recherche au monde et profiteront de l’enseignement et du mentorat de sommités mondiales en exploration et en recherche sur les diamants.

Située à la « porte d’entrée du Nord canadien » et pourvue incontestablement du plus vaste ensemble mondial d’équipements de recherche de pointe axés sur le diamant, l’University of Alberta est réputée depuis longtemps pour ses recherches sur cette pierre précieuse. C’est pourquoi elle est le chef de file tout désigné pour accueillir la DERTS.

« Nous jouissons d’une position unique nous permettant d’offrir une formation très spécialisée de très grande portée, dit M. Pearson. Nous disposons d’un grand groupe d’employés spécialisés en recherche qui se concentrent sur l’exploration de diamants et se complètent très bien. Nous nous sommes aussi associés à des chercheurs de l’University of British Columbia. Notre équipe couvre donc tous les champs de la recherche sur les diamants. »

Cette équipe compte huit professeurs de l’University of Alberta et deux de l’University of British Columbia, dont les domaines de recherche portent sur la volcanologie des kimberlites, la géochronologie, la modélisation géophysique, la télédétection, la minéralogie expérimentale et la pétrologie.

À compter de septembre 2016, la DERTS accueillera chaque année quinze étudiants entièrement financés qui participeront à l’exploration et à la recherche sur les diamants. M. Pearson et ses collègues recrutent, partout au Canada et à l’étranger, des étudiants qui non seulement obtiennent des résultats exceptionnels dans leurs études, mais sont aussi dotés d’une curiosité innée pour les diamants et la géologie – une passion qu’il partage.

« Les diamants ont quelque chose d’extraordinaire. Selon moi, au-delà de l’intérêt scientifique et de l’attrait physique qu’ils suscitent, l’envoûtement causé par les diamants vient du fait qu’ils constituent une véritable capsule témoin. Les diamants se sont formés tout au cours de l’histoire de la Terre et nous permettent d’entrevoir ses profondeurs, auxquelles nous n’aurions pas accès autrement. »

M. Pearson souhaite que ce nouveau programme d’études supérieures, en plus de consolider la industrie au Canada, permette à des personnes de partout dans le monde de continuer d’avoir accès aux diamants.

Une première version de cet article a été publiée dans le site Web de la Faculté des sciences de l’University of Alberta.