Comment vivre sans lumière?


Une équipe internationale tente de comprendre comment les algues microscopiques survivent à l'obscurité de l'hiver polaire

La Human Frontier Science Program Organization (HFSPO) vient d'accorder une subvention totalisant 750 000 dollars américains sur trois ans à une équipe dirigée par Marcel Babin, titulaire de la Chaire d’excellence en recherche du Canada sur la télédétection de la nouvelle frontière arctique du Canada de l’Université Laval et directeur de l'Unité mixte internationale Takuvik.

Dans le cadre du concours organisé par la HFSPO, 672 équipes avaient soumis une lettre d'intention. De ce nombre, 65 ont présenté un dossier complet, et 25 projets ont été financés. Le professeur Babin a participé au concours conjointement avec Chris Bowler, qui dirige la Section de génomique environnementale et évolutive à l’Institut de biologie de l’École normale supérieure. Le dossier soumis par les professeurs Babin et Bowler s’est classé quatrième lors de l’évaluation.

Leur projet vise à élucider les mécanismes physiologiques et moléculaires qui permettent aux algues microscopiques des régions polaires de survivre pendant de longues périodes sans lumière. Les travaux porteront plus précisément sur deux espèces, Fragilariopsis cylindrus et Thalassiosira gravida. Les chercheurs mettront leur expertise complémentaire en commun pour mieux comprendre ce qui se produit sur les plans physiologique, cellulaire, génomique, épigénomique et métabolique pendant la période de faible luminosité et au moment du retour de la lumière, au printemps.

La HFSPO parraine un important programme scientifique multilatéral qui vise l'avancement des connaissances par la collaboration intercontinentale entre chercheurs. Créé dans la foulée du Sommet du G7 de 1987 à Venise, ce programme encourage la recherche fondamentale axée sur l'élucidation des mécanismes complexes chez les êtres vivants. Depuis sa création, il a subventionné au-delà de 6 000 projets dans plus de 70 pays.

Une première version de cet article a été publiée dans Le Fil, le journal de l’Université Laval.